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MARS/AVRIL 2007 / PRINTEMPS AUTOUR D'ALES
21 avril 2007

LE PETIT TRAIN DES CEVENNES

Jeudi, ma soeur Christine et ma cousine Brigitte sont venues nous rendre visite. L'occasion d'un voyage avec le petit train des Cévennes... J'adore les voyages en train, surtout pour une promenade. Nous nous sommes promenés, entre Anduze et Saint Jean du Gard, avec un printemps sublime qui accrochait sa douceur aux monts cévenols, nous faisant oublier l'été à venir, et les automnes...

Anduze, à l'affiche dans le hall de la petite gare....

Passager guettant l'arrivée du train....

Retour à un texte qui clôturait le dimanche 22 Janvier 1995  "La Migration des Lucioles" , un vieux recueil où j'avais consigné quelques émotions :

"" Vous qui faites partie maintenant du cercle restreint des parcoureurs de "La Migration des Lucioles", vous qui vous êtes retrouvés, vous qui êtes perdus, vous qui me découvrez, vous qui m'avez reconnu, vous qui êtes émus, indifférents, vous les familiers, vous les proches, vous les étrangers et vous surtout les silencieux, vous qui pouvez rester bouche cousue à écouter le vent, vous qui savez bien que les mots ne sont qu'effets personnels, décor superflu, justificatifs, faiblesse, désespérance, vous qui tenez la force muette tout au fond de votre souffle, vous qui savez quelles armes naissent sous une langue déliée, pour en avoir usé et souffert, ô vous que je croise et que je ne vois plus, vous les maîtres et vous les égarés, vous les garés sous les chênes du silence éternel, vous les discrets et vous mes bons mes braves mes petits mes simples, oui vous mes bons petits simples, mes petits Pilous, ô vous mes enfants innocents, vous tous les enfants du monde à qui nous n'avons jamais rien demandé, ni avis, ni désir, vous les incompris, vous les blessés dans l'âme, vous les inquiets et vous les quiets, vous les calmes vrais, les calmes faux, les calmes comme on peut et comme on ne peut pas toujours, vous tous de la lumière et de l'ombre, laissez-moi vous dire encore ceci, qu'il n'est qu'une seule vérité au monde, qu'il n'est qu'une seule voie, qu'il n'est qu'une seule volonté qui en vaille la peine, LE SILENCE.

Quand nous aurons appris à écouter LE SILENCE, les mots seront définitivement et irréversiblement disparus. Nous ne lirons plus qu'aux fronts aux yeux aux mains ou bien nous ne lirons plus rien du tout que le VENT courant les sables, nous guetterons bouche cousue son souffle à qui nous devrons jusqu'au dernier jour et jusqu'au dernier battement de cil, la clarté des jours..."" (Alès, la Luquette, Dimanche 22 Janvier 1995)

***

Le vent de printemps est comme la jeunesse.

Il erre follement sans se fixer nulle part.

Il confond aujourd'hui et naguère.

Il ne sait distinguer le nouveau et l'ancien.

(HO CHUNG)

Je crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train

Et quand je vois tous ces gens parfois j'aimerais en être un.

Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare?

Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard?

(GCM)

N'essaie pas de retenir le vent,

même si il souffle au gré de ton désir.

(HÂFIZ, Les Ghazels)

Le plein d'eau avant de s'élancer vers Saint Jean du Gard

à la vitesse d'un cheval au petit galop...

Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins,

Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins,

Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai,

Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet,

Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires,

Certains pensent que tu te plantes et que tu n'as pas les pieds sur terre,

Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage,

Pour la plupart le train va dérailler dès le premier orage.

(GCM)

Le train s'élance dans un concert strident de grincements métalliques. Une locomotive à vapeur, cela fonctionne avec de l'eau et du charbon. Nous sommes dans le premier wagon juste derrière la locomotive, il est censé échapper aux escarbilles qui doivent s'élever au-dessus de la tête du train avant de retomber sur la queue du convoi. A l'avant ou à l'arrière, il faut prévoir quand même quelques kleenexs... Croft et Brotch semblent vaccinées contre la suie-koungounia....

Le grand amour change forcément ton comportement,

Dès le premier jour il faut bien choisir ton compartiment,

Siège couloir ou contre la vitre il faut trouver la bonne place,

Tu choisis quoi une love story de première ou de seconde classe?

Dans les premiers kilomètres tu n' as d' yeux que pour son visage,

Tu ne calcules pas derrière la fenêtre le défilé des paysages,

Tu te sens vivant tu te sens léger tu ne vois pas passer l'heure,

Tu es tellement bien que tu as presque envie d' embrasser le contrôleur.

(GCM)

Les ténèbres du tunnel....

"""C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière""" 

(Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)

Cette photo, je la dédie à tous les enfants du monde qui rêvent de conduire des trains, des avions, des bateaux... Je me souviens, enfant, du bois d'eucalyptus derrière le jardin de l'Agdal : nous plantions une brindille de bois au milieu d'un bout d'écorce d'eucalyptus, et nous courions, hélice tendue à l'air entre nos doigts, et nous volions très haut dans nos courses folles... Il y a les voyages en train, et il y aussi les voyages en avion de notre lointaine enfance...

Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bat de l'aile,

Toi tu te dis que tu n' y es pour rien et que c'est sa faute à elle,

Le ronronnement du train te saoule et chaque virage t'écoeure,

Il faut que tu te lèves que tu marches, tu vas te dégourdir le coeur.

Et le train ralentit, c'est déjà la fin de ton histoire,

En plus tu es comme un con tes potes sont restés à l'autre gare,

Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex,

Dans son agenda sur ton nom elle va passer un coup de tipex.

(GCM)

J'ai pour voisin et compagnon

Un vaste et puissant paysage

Qui change et luit comme un visage

Devant le seuil de ma maison

(Emile Verhaeren, Les flammes hautes)

Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grève,

Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves,

Et il y a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention,

Mais forcément ils descendront déçus à la prochaine station,

Il y a celles qui flippent de s'engager parce qu' elles sont trop émotives,

Pour elles c' est trop risqué de s' accrocher à la locomotive,

Et y a les aventuriers qui enchainent voyage sur voyage,

Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page.

(GCM)

 

D'où vient le vent d'automne?

Frémissant, frémissant, il nous envoie, par groupes, les oies sauvages,

De bon matin, elles entrent dans les arbres de la cour.

Qui les a entendues le premier?

Le voyageur solitaire.

(Quatrain chinois de l' époque T'ang, 618-907)

Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois,

On s'est quitté d' un commun accord mais elle était plus d'accord que moi,

Depuis je traîne sur le quai je regarde les trains au départ,

Il y a des portes qui s' ouvrent mais dans une gare je me sens à part.

Il parait que les voyages en train finissent mal en général,

Si pour toi c'est le cas accroche-toi et garde le moral,

Car une chose est certaine il y aura toujours un terminus,

Maintenant tu es prévenue la prochaine fois tu prendras le bus.

(GCM)

Donne au vent un bouquet cueilli sur ton visage en fleurs,

Et je respirerai l'odeur des sentiers que tu foules. 

(Hâfiz, Odes)

Un vent frais fait voler les feuilles,

on dirait qu'il murmure l'adieu du soir à la forêt.

(Nikolaus LENAU, Poésies)

 

La vie c'est un grand train, avec plein de gares, plein d'inconnus, plein d'arrivées, plein de départs. On prend le train en musique pour soigner nos grands corps malades :

http://www.dailymotion.com/video/x1rvp9_les-voyages-en-train

 

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